Ce dimanche 1er décembre, à l’appel de Liberté et refondation (LIBRE), des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Tegucigalpa. La manifestation eut été encore plus importante si, dans une attitude plus proche d’une dictature que de celle d’un pays dont la Mission d’observation de l’Union européenne vient de saluer un processus électoral « transparent », au cours duquel « les candidats et candidates de tous les partis ont pu exercer leur liberté de réunion, d’expression et de mouvement », l’armée n’avait intercepté et bloqué les bus et caravanes des militants venant des quatre coins du pays et en particulier d’Olancho, de San Pedro Sula et de Choluteca.
Au cours de la matinée, la candidate présidentielle Xiomara Castro et le coordinateur général de LIBRE, Manuel Zelaya, ont réitéré leurs dénonciations sur une fraude massive et ont annoncé qu’ils contesteraient officiellement les résultats du scrutin, comme la loi électorale le leur permet, devant le Tribunal suprême électoral, dès lundi 2 décembre.
La journée a également été marquée par les obsèques de José Antonio Ardón, militant de LIBRE assassiné le 30 novembre par quatre hommes masqués, alors qu’il participait à la préparation de cette manifestation. On estime que, depuis le coup d’Etat de 2009, plus de deux cents militants, sympathisants et cadres intermédiaires de LIBRE ont été exécutés, sans qu’aucune enquête n’ait été entreprise par les autorités.