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Venezuela : entretien avec Maximiliano Reyes, sous-secrétaire pour l’Amérique latine et les Caraïbes du ministère des affaires étrangères du Mexique

jeudi 17 janvier 2019   |   Pedro Brieger
Lecture .

Mémoire des luttes reproduit en français l’entretien accordé au site Nodal par le représentant du Mexique présent lors de la réunion du Groupe de Lima du 4 janvier 2019 (Lire : Venezuela : ingérence et escalade interventionniste au coeur d’une nouvelle déclaration du Groupe de Lima... sans le soutien du Mexique). Cette réunion a débouché sur l’adoption d’une déclaration consacrée à la situation au Venezuela. Le Mexique a décidé de ne pas signer ce document qui déclare « illégitime » le nouveau mandat présidentiel de Nicolas Maduro et présente sept mesures contre son gouvernement.

Dans ce document, Maximiliano Reyes explique pourquoi et expose la nouvelle orientation du président Andres Manuel Lopez Obrador.

Cet entretien a été réalisé le 6 janvier 2019 par le journaliste argentin Pedro Brieger, fondateur du site Nodal (Noticias de America Latina y El Carine) : https://www.nodal.am/2019/01/maximiliano-reyes...

Il a été traduit par Luis Alberto Reygada @la_reygada

Venezuela : le gouvernement mexicain expose sa nouvelle politique étrangère de « non intervention »

 

Le Groupe de Lima a publié un communiqué et a déclaré qu’il ne reconnaîtrait pas le nouveau mandat du président du Venezuela. Cependant, le Mexique n’a pas signé le communiqué. Pourquoi ?

Le gouvernement mexicain réitère sa préoccupation face à la dynamique qui a altéré la tranquillité et la prospérité du peuple vénézuélien, ainsi que la situation en matière de respect des droits de l’homme. Les vulnérabilités dans les domaines économique et social sont mises en évidence par la migration de plus de 3 millions de Vénézuéliens qui sont arrivés, dans une plus ou moins grande mesure, dans les pays de notre région. Aujourd’hui, le Mexique est en train de modifier son approche de la question migratoire : nous cherchons à ce que la migration soit considérée comme une source de prospérité, de développement économique et de richesse culturelle. D’autre part, nous continuerons de promouvoir la coopération internationale, le respect de l’autodétermination des peuples, le règlement pacifique des différends et le respect, la protection et la promotion des droits humains, tant au Venezuela que dans le reste du monde.

C’est dans cet esprit que le Mexique soutient les initiatives visant à faire en sorte que la société vénézuélienne trouve une solution à ses différends par des moyens pacifiques et avec la participation des acteurs concernés.

Nous plaidons pour que ce Groupe promeuve la mise en place de conditions pour que tous les secteurs du Venezuela puissent établir un véritable dialogue qui favorise le rapprochement et la construction d’accords qui permettront à leur tour le rétablissement de la stabilité pour nos frères vénézuéliens. Nous réitérons notre rejet de toute initiative visant à mettre en place des mesures qui entravent le dialogue pour faire face à la crise au Venezuela. C’est pourquoi le Mexique n’accompagne pas à cette occasion le texte qui a été adopté.

Que représente le Groupe de Lima pour le Mexique ?

Le Mexique continuera d’être un membre actif du Groupe de Lima. Cela est conforme à la vocation multilatérale de notre pays et à la conviction que le dialogue et la compréhension entre les Vénézuéliens seront la seule voie possible. Nous pensons qu’il faut parier sur la diplomatie.

Nous appelons à une réflexion au sein du Groupe de Lima sur les conséquences qu’auraient pour les Vénézuéliens des mesures visant à interférer dans les affaires intérieures du pays et qui entraveraient le dialogue entre les acteurs concernés et la communauté internationale. Le chemin le plus efficace pour atteindre les objectifs pour lesquels ce groupe a été créé passe par des initiatives de médiation et de dialogue, et non par l’isolement.

L’absence de représentants de nos pays diminuerait la capacité de dialogue avec les acteurs vénézuéliens. Il en résulterait notre auto-exclusion de processus qui sont fondamentaux pour les intérêts de notre région.

Le Mexique pourrait-il rompre ses relations avec le Venezuela, comme certains pays de la région l’ont suggéré ?

Le Mexique entretiendra des relations diplomatiques avec le Venezuela afin de pouvoir examiner avec intérêt les propositions d’action ou de gestion diplomatique formulées par les différentes forces politiques et sociales de ce pays pour faciliter leur rapprochement, leur compréhension et leur accord. Fidèle à ses principes constitutionnels de politique étrangère, il s’abstiendra de faire quelques déclarations que ce soient sur la question de la légitimité du gouvernement vénézuélien.

L’autodétermination des peuples et la non-intervention sont des principes constitutionnels que le Mexique respectera. Ainsi, la promotion du dialogue entre les parties en vue de trouver une solution pacifique à la situation que traverse le Venezuela continuera de représenter une priorité de la politique étrangère du Mexique.





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