Souvent considérés comme d’immenses moments de ferveur populaire, les grands événements sportifs sont ici analysés sous le prisme peu reluisant de la déflagration économique, sociale et environnementale qu’ils entraînent dans les villes hôtes. La Fédération internationale de football association (FIFA) et le Comité international olympique (CIO), véritables transnationales du sport, usent de stratégies semblables aux acteurs de la mondialisation libérale. Cet opus nous éclaire sur le sable rejeté de ces « grandes machineries silencieuses dont les rouages ne grincent pas » comme aimait à les imaginer le baron de Coubertin.

Incarnant un espoir économique illusoire et un surcroît d’honorabilité à bon compte aux yeux des pays concernés, ces institutions sportives sont en position de fixer partout où elles officient leurs propres règles du jeu. Accueillies en grande pompe, la FIFA et le CIO sont ainsi de taille à imposer des clauses léonines telle que la création de « zone commerciale exclusive » ou encore des coups de canifs dans le code du travail.

Fondée sur les expériences édifiantes des Jeux olympiques de Londres (2012) ou encore du Mondial en Afrique du sud (2010), voici une radiographie des effets désastreux à court et long terme de ces opérations-éclairs. Déplacement de populations, obsolescence des infrastructures sportives, endettement des Etats constituent le terne revers de la médaille.

Guillaume Beaulande

 

La Coupe est pleine ! Les désastres économiques et sociaux des grands événements sportifs, Collectif, Editions Cetim, Genève, 2013, 144 pages, 10 euros