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La solidarité porte un nom : Cuba

jeudi 25 septembre 2008   |   Hernando Calvo Ospina
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Cette révolution et son peuple ont donné tout ce qu’ils pouvaient, même ce qu’ils n’avaient pas. On ne sait pas comment ils ont fait, mais c’est une réalité aussi tangible que les hauts palmiers. Durant ces quarante-neuf dernières années, des millions d’êtres humains dans le monde l’ont constaté.

L’Algérie, qui commençait à vivre sans le joug colonial français, a vu arriver ses médecins. La révolution cubaine venait de triompher et partageait le peu qu’elle avait.
Des milliers de ses femmes et de ses hommes moururent en combattant contre l’apartheid en Afrique : ils gagnèrent, mais l’histoire des puissants s’obstine à leur en refuser le crédit.

Une photographie a changé le cours de la guerre du Vietnam : cette enfant qu’on voit courir nue sur une route, en pleurs à cause de ses brûlures dues aux bombes de NAPALM étasuniennes… c’est à Cuba qu’elle a été soignée.

C’est l’unique pays, l’unique, qui a accueilli sur son territoire beaucoup de ceux qui sont tombés malades à cause de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il l’a fait, alors que l’URSS avait disparu et que les dirigeants de la Russie étaient soumis aux Etats-Unis et aidaient à asphyxier un peu plus l’économie cubaine déjà oppressée.

Des milliers d’Africains et de Latinos pauvres ont été formés à Cuba pour devenir des sportifs et des médecins : gratuitement.

Dans les coins les plus inhospitaliers d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie, des millions de femmes et de bébés ont été sauvés lors de l’accouchement, par ces nouveaux apôtres arrivés de Cuba.

Au Pakistan, lors des soins apportés, beaucoup de paysans découvraient l’existence de la médecine, l’existence de cette île et d’êtres humains à la peau noire et en blouse blanche.

Lorsque l’un des nombreux cyclones fit quasiment disparaître une partie d’Haïti, Cuba proposa à la France : vous envoyez les médicaments, et nous, les médecins. Paris préféra envoyer des troupes pour aider à contrôler les légitimes protestations. Cuba, seule et dans le silence, envoya ses médecins ainsi que quelques tonnes de médicaments.

Il est difficile de calculer combien de milliards de dollars a pu coûter tout cela. Par contre, il est très facile de savoir que la Révolution et son peuple ont donné tout cela, plutôt que de l’investir dans l’amélioration de leur propre vie quotidienne.

Ah, mais elle a aussi donné des choses dont personne ne se rappelle à l’heure de vérité. Et les milliers d’étrangers qui ont bénéficié de thérapies de bien-être, simplement en se mêlant à ce peuple ? Ils reviennent rajeunis. Car c’est un peuple qui injecte de l’optimisme grâce à ses éclats de rires, ses embrassades, son humour. Car la fraternité, c’est la vie.

Cette révolution et son peuple, qui nous ont tant donné, ont aujourd’hui besoin de nous.

Les deux derniers cyclones qui sont passés l’un après l’autre, ont très fortement touché certaines zones du pays. Comme une explosion nucléaire, a déclaré Fidel. Les grands médias, toujours agacés par ces rebelles, se refusent à informer de la situation. Cela les ennuie certainement de souligner la capacité d’organisation de la Révolution lorsqu’elle affronte de tels désastres. Cette même capacité que, nous le savons, les personnes affectées par les mêmes cyclones aux Etats-Unis envient.

Washington raconte à tout-va que Cuba refuse son aide. Encore un racontar parmi les milliers d’autres dans le cadre de son agression contre l’île. La Havane a répondu que le meilleur moyen pour l’aider était de lever le blocus assassin, ne serait-ce que pour six mois, afin d’acheter le nécessaire. Bien évidemment, selon les accords qui régissent le commerce international. Cuba ne veut rien savoir des aides dont la contrepartie égratignerait sa souveraineté. Cuba ne veut pas, n’a pas besoin et ne mérite pas l’aumône, car ce n’est pas ce qu’elle a donné. Elle mérite encore moins de la recevoir de l’Etat qui aimerait voir la Révolution détruite. Ce même pays qui n’offre jamais rien sans arrières pensées.

Il est temps de rendre un petit peu de tout ce que ce peuple a fait pour tant et tant de gens. La Révolution et les Cubains ne l’exprimeront jamais ainsi, mais c’est la vérité et elle doit être dite.

La solidarité s’organise déjà dans de nombreux pays. Il existe des lieux où se renseigner : donnons.

Cuba a besoin de la solidarité, cet acte de tendresse entre les peuples.

Hernando Calvo Ospina





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