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Elections générales en Equateur : quel bilan de la Révolution citoyenne ?

samedi 18 février 2017   |   Mémoire des luttes
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Le Center for Economic and Policy Research (CEPR) de Washington publie un rapport sur la situation de l’Equateur avant les élections générales (présidentielles, législatives, régionales et du Parlement andin) du 19 février 2017.

Intitulé « Una década de reformas políticas macroeconómicas y cambios institucionales en Ecuador y sus resultados » (Une décennie de réformes politiques macroéconomiques et de changements institutionnels en Equateur et leurs résultats), ce document, disponible en anglais et en espagnol, offre une étude complète des changements intervenus dans le pays depuis le début de la Révolution citoyenne impulsée par Rafael Correa en 2006.

L’emblématique dirigeant ne se représente pas pour cette élection présidentielle. Huit candidat(e)s s’affrontent dans ce scrutin. Lenín Moreno (vice-président de 2007 à 2014) conduit les chances d’Alianza País, la formation politique de la Révolution citoyenne. Face à lui (il est crédité de 28 % à 35 % des intentions de vote), les forces de droites sont divisées mais en embuscade. Deux candidats émergent. Le banquier Guillermo Lasso (candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2013) oscille entre 18 % et 20 % des intentions de vote et Cynthia Vitari (démocrate-chrétienne, ancienne candidate malheureuse en 2006), entre 11% et 20%.

Il faut obtenir 40 % des suffrages et devancer le second d’au moins dix points pour remporter l’élection dès le premier tour. En cas de second tour (prévu dans ce cas le 2 avril 2017), le scénario est incertain. La prise de fonction du ou de la nouvelle président(e) interviendra le 24 mai.  Pour la Révolution citoyenne, l’objectif est la victoire au premier tour.

Confronté aux lourdes conséquences de la crise financière et économique mondiale de 2008-2009, à l’effondrement des cours du pétrole (débuté en 2014) et aux conséquences du tremblement de terre du 16 avril 2016 (coût estimé à 3,3 milliards de dollars), le gouvernement équatorien a pris de multiples mesures pour assurer la continuité de ses politiques sociales.

Le CEPR analyse ces dispositifs et l’évolution des politiques économiques du gouvernement. Les auteurs, Mark Weisbrot, Jake Johnston et Lara Merling rappellent que depuis 2006, les inégalités ont significativement baissé dans le pays (le coefficient Gini est ainsi passé de 0,55 à 0,47). Entre 2006 et 2016, la pauvreté a baissé de 38% et l’extrême pauvreté de 47% (2 millions de pauvres en moins). Dans la même période, l’investissement social est passé de 4,3% du PIB à 8,6%, l’investissement public en général (infrastructures, etc.), de 4% du PIB en 2006 à 10% (14,8% en 2013).

La santé, l’éducation (notamment supérieure) et la protection sociale ont constitué les priorités du gouvernement.

Comme dans tous les pays latino-américains, les progressistes sont confrontés à de multiples problèmes et au retour des droites. De nombreux débats surgissent également sur le modèle de développement économique choisi par ces gouvernements.

L’élection en Equateur constituera un nouveau test pour la gauche latino-américaine.

Lire l’intégralité du rapport du CEPR (pdf en espagnol et en anglais) : 

Source : http://cepr.net/publications/reports/decade-of-reform-ecuador-s-macroeconomic-policies-institutional-changes-and-results

Illustration : El Telegrafo (Dernier meeting de campagne de Lenín Moreno à Guayaquil, 16 février 2017)

 





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